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Message  HAFELE Schak Mer 16 Jan - 18:31

Rhin Supérieur / Vers une Région métropolitaine trinationale




Le laboratoire de la mise en réseau
Le congrès tripartite franco-germano-suisse a consacré hier à Strasbourg sa onzième édition au concept de « Région métropolitaine trinationale », dont le Rhin supérieur veut devenir le laboratoire en Europe. Il fut beaucoup question de mise en réseau des personnes, des savoirs, et des énergies.
Une métropole, on sait ce que c'est. Il n'y en a que deux de taille mondiale en Europe, Paris et Londres, rappelle le ministre-président de la communauté germanophone de Belgique, Karl-Heinz Lambertz. Un « centre métropolitain urbanistique », on imagine de quoi il retourne : on en compte 32 en Europe dont 11 en Allemagne, autour des plus grandes villes, mais aucun dans l'espace du Rhin supérieur. Ce dernier s'est mis en tête, et y travaille déjà depuis deux ans, de devenir une Région métropolitaine s'étendant sur l'ensemble de ses 21 500 km² (Alsace, nord-ouest de la Suisse, extrême sud du Palatinat, pays de Bade) et regroupant près de six millions d'habitants. Le défi est d'arriver à la mettre en place au niveau transfrontalier, malgré les différences de législations, de cultures et de langues.

Oettinger : « Pas encore
suffisamment bons »


« Deux conditions sont nécessaires : savoir le faire, donc avoir une compétence interculturelle énorme ; il ne suffit pas de parler la langue du voisin. Et vouloir le faire », dit M. Lambertz, en mettant en garde contre tout excès d'optimisme. Sven von Ungern-Sternberg, ancien Regierungspräsident de Fribourg, qui avoue ne pas être un fan de la Région métropolitaine, souhaite néanmoins qu'elle puisse devenir « l'avant-garde de la coopération européenne ». Pour cela, avant d'établir un organigramme, il faut d'abord obtenir « l'engagement des personnes, créer une force citoyenne et économique ». Seule, chacune des régions concernées ne peut participer à la compétition mondiale. Ensemble, elles représentent un produit intérieur brut aussi important que celui de la Norvège, dit M. von Ungern-Sternberg.
Pour le ministre-président du Bade-Wurtemberg également, 1 + 1 + 1 n'égale pas 3, mais beaucoup plus. « Nous avons, dit Günther Oettinger, l'espace le plus attrayant au niveau topographique et historique. Mais nous ne sommes pas encore suffisamment bons en matière d'infrastructures de transports, ni de mise en réseau de la science, de la recherche et de l'économie. Mais si nous savons retenir nos cerveaux et en attirer d'autres, nous pourrons rivaliser avec les régions les plus puissantes du monde ».
La Région métropolitaine se développera sur la base de quatre piliers : politique ; économie ; enseignement supérieur et recherche ; société civile. Les acteurs économiques attendent la concrétisation d'une « région du savoir », dit Jean-Pierre Lavielle, président des chambres de commerce d'Alsace. La coopération entre l'industrie et la recherche est l'élément clé du développement de la Région métropolitaine, assène pour sa part Antonio Loprieno, recteur de l'université de Bâle.

Une Région métropolitaine
à bâtir sur quatre piliers


Ces quatre piliers, autonomes par rapport aux structures politiques, seront chargés de promouvoir des projets communs - l'exemple le plus souvent mis en avant est celui de Biovalley - mais aussi de se concerter entre eux pour fixer la stratégie générale et évaluer les résultats.
« L'idée de la Région métropolitaine du Rhin supérieur est de générer de nouvelles dynamiques, pour nous renforcer face à la globalisation », dit Adrien Zeller, l'hôte du congrès. Le risque, selon le président de la région Alsace, est « de ne pas nous remettre en cause, de rester dans nos routines, de nous reposer sur nos acquis, alors que nous avons à bâtir un avenir de plus en plus commun ».
Vaste programme. Prochaine étape intermédiaire, le 16 avril, à Bâle.
HAFELE Schak
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